09 août 2008

Andrée Lavieille, peintre de la Bretagne

Peintre de la Bretagne, Andrée Lavieille l'a été dès que cette artiste - qui a vécu surtout à Paris où elle était née -, est retournée au début des années 1920, à l'occasion de vacances estivales, dans cette région où elle avait séjourné enfant avec ses parents.

C'est d'abord, sur les côtes nord, à Erquy.

Deux peintures à l'huile témoignent de sa venue : La chapelle du Vieux-Bourg de Pléhérel, surplombant la mer (peinture à l'huile sur carton, 24 x 33 cm), et : Le château de Bien-Assis (peinture à l'huile sur carton, 23,3 x 31,5 cm) (1).

Ultérieurement, à partir de 1924, c'est au Pouldu, dans le sud du Finistère, qu'Andrée Lavieille, son mari et leurs enfants passent des vacances. Ils loueront successivement deux maisons dans le hameau de Kerzellec, un peu en retrait de la côte, sur la route menant au Bas-Pouldu : la maison Lozarchmeur, puis la maison dite "aux pierres plates" (ou "maison Herbron", du nom de ses propriétaires), par la suite une maison surplombant la plage des Grands Sables, appelée alors "Castel Karreck", en remplacement du nom de Maison de Pen Du, qu'elle portait auparavant.
Andrée Lavieille retrouve au Pouldu la pleine mer, les côtes rocheuses, mais elle est aussi subjuguée par le charme du hameau de Kerzellec, avec ses maisons simples et modestes de granit, ses vieux puits, ses chemins creux, ses pommiers, son vieux saule, le calme de la Laïta, qui débouche dans la mer au Bas-Pouldu, en face de la côte de Guidel, les petites chapelles qui parsèment le pays, comme celles de Saint-Philibert à Moëlan, de Lothea au sud de Quimperlé, l'intimité du port de Doëlan...
Et Andrée Lavieille fera au Pouldu et dans ses environs de nombreuses peintures à l'huile, et aquarelles, et lors de promenades, de multiples croquis sur ses carnets qu'elle emporte avec elle.











Les grands Sables, vus de la terrasse de Castel Karreck (peinture à l'huile) (58,5 x 71,5 cm)
La terrasse de Castel Karreck (aquarelle) (36 x 51 cm)
[Castel Karreck est le nom qui fut, à cette époque, donné à la maison de Penn Du (la pointe noire) qui se trouve au dessus de la plage des Grands Sables]









La plage de Kerrou (aquarelle)
(23 x 40,6 cm)
La côte de Guidel, vue du Pouldu (aquarelle) (21 x 25 cm)










Le port de Doëlan (huile sur carton) (17,2 x 26,2 cm)
Le crachin (1936) (aquarelle) (24 x 31,5 cm)












La maison Herbron (maison "aux pierres plates") (huile sur carton) (43,5 x 36,5 cm)
La maison de Stéphanie (huile sur carton) (43,5 x 36,5 cm)











Ferme de Kernévénas
(aquarelle) (24 x 31,5 cm)
Vieux saule de Kerzellec (aquarelle) (25 x 21 cm)



Le clocher de la chapelle Saint-Philibert,

à Moëlan (12 septembre 1936) (croquis dans un carnet) (16 x 10,5 cm)
Chapelle de Lothéa
(19 septembre 1936) (croquis dans un carnet) (16 x 10,5 cm)

Dans le milieu des années 1930, Andrée Lavieille découvre avec son mari la pointe du Raz, la baie des Trépassés, la pointe du Van, qui ferme la baie au nord, les pointes de Castelmeur, de Brézellec, qui dominent la mer s'étendant à l'infini, les hautes falaises, les rochers battus par les vagues, mais aussi les petits hameaux sur la lande, ou dans le creux des vallons, les vieux calvaires, les murets de pierre le long des champs et des chemins...
Et Andrée Lavieille, dans ses nombreuses aquarelles, traduira la beauté de ce pays qui l'a conquise, toute la palette des couleurs de ses paysages, le mouvement incessant des vagues, les cieux changeants...









 

La baie des Trépassés (1947) (aquarelle) (25 x 32 cm)
Pointe de Castelmeur et de Brézellec (aquarelle) (28 x 36,5 cm)











Rochers de Keriolet (1937) (aquarelle) (36 x 25 cm)
Rochers, entre la pointe du Van et Vorlen
(aquarelle) (25 x 33 cm)

Près de la pointe du Raz (aquarelle)
(18,5 x 24,2 cm)







Andrée Lavieille avait un talent particulier pour saisir l'attitude, le mouvement de personnages, et les croquis qu'elle a faits de bretonnes en costumes lors de pardons à Sainte-Anne la Palud, ou de pêcheurs en train de s'embarquer, une aquarelle, qui paraît ébauchée, mais est très suggestive, montrant une noce, sont extrêmement vivants.

Coiffes (Pardon de Sainte-Anne la Palud) (1938)
(croquis dans un carnet)
(10,5 x 16 cm)
Bretonnes assises (croquis dans un carnet)
(16 x 10,5 cm)









Barque de pêcheurs (août 1939)
(croquis dans un carnet) (10,5 x 16 cm)
Noce bretonne (aquarelle) (21,5 x 30,5 cm)


(1) Le château de Bien-Assis, huile sur carton, a inspiré le décor d'un spectacle consacré par le groupe de théâtre du Cercle Pierre Bayle de Sedan (mise en scène : Sylvette Pierre) à l'écrivain ardennais Bernard Marcotte : "Bernard Marcotte, le rêve par-delà les tranchées" (4, 5, 6 mars 2016, MJC de Sedan).